MARQUETERIE BOULLE ADAPTEE AU PORTRAIT


Composition du bloc

Voici une technique dérivée de la technique Boulle, mais plus adaptée aux portraits réalisés en quelques couleurs seulement, ainsi que le traitement "amont" de préparation du dessin au moyen de DAO, dessin assisté par deux outils PC..



ETUDE ET REALISATION DU DESSIN



Le double portrait à réaliser doit être bien contrasté et équilibré. Avec un premier outil basique travaillant en mode pixel, après plusieurs essais en diminuant le nombre de couleurs à 6, l'outil m'a donné 4 couleurs de dégradé pour l'ensemble des traits des visages et du fond, ainsi que 2 couleurs de bleu pour le ciel, l'eau, et la bretelle. Nous avons trouvé ce traitement à la fois réaliste, et adaptable à la marqueterie.



Pour réaliser le dessin avec précision, on a utilisé un outil de dessin vectoriel par calques superposés. Il en existe de gratuits (vois pages DAO).
Rapppel de quelques règles :
- L'idée est de dessiner par plans, et on commence par importer sur un calque situé le plus bas, le dessin précédent, transformé en N/B. L'ensemble du dessin est alors dimensionné à sa taille réelle, dans notre cas, à 40 x 30 cm.
- Ensuite, un calque est créé au dessus pour y dessiner le fond, sans s'occuper du contour des visages, qui seront dessinés plus tard.
- Une palette est placée directement sur un des calques pour "aller chercher" la bonne couleur avec la pipette.
- Pour dessiner la 1ere pièce (ciel), on doit la dessiner complètement. Pour la suivante, le truc est de ne pas tout redessiner, en utilisant les mêmes frontières déjà dessinées avant. Dans ce cas on met la nouvelle pièce SOUS la précédente.
- Autre fondement important, pour dessiner des petits éléments dans un ensemble (ici, la colline à l'arrière), on dessine D'ABORD les premiers plans (éléments violets) avant l'ensemble que l'on mets DESSOUS.



On n'oublie pas de sauver le fichier avec un nom différent au fur et à mesure du travail, qui va durer plusieurs heures ! Un outil super est disponible au niveau des calques : un oeil permet de visualiser ou pas le calque, un cadenas, permet de le verrouiller ou pas, pour éviter de le modifier par erreur ; ainsi, nos calques étant de bas en haut, import, fond et personnages, dans le dessin gauche, on visualise l'import et le fond ; dans le droit, on voit l'import, mais on occulte le fond terminé, afin de pouvoir travailler sur les personnages ; ensuite on crééra un autre calque pour le second personnage.




On dessine ainsi tout de la même manière, en interprêtant le fond, icic on a minimisé volontairement le décor, en en insistant sur les traits essentiels : yeux, bouche, cheveux, ... Le côté artistique est bien réel dans ce travail ! Pour les grandes pièces des visages, on a la possibilité de "couper" les parties, et ce trait pourra être ignoré à la découpe.



Un calque est donc ajouté, on peut passer au second personnage. A l'impression, on laisse les couleurs, car on ne pourrait imprimer que les contours ; mais les couleurs vont nous servir au moment du découpage et du tri des pièces. On voit aussi que l'outil va imprimer 2 pages entières et deux morceaux, qui raboutés vont nous donner l'ensemble du dessin et le tracé à l'échelle de la découpe. On aura pris soin dès le début de régler la finesse du trait à 1/10 eme de mm.



PREPARATION DU PAQUET D'ESSENCES



On a choisi les essences de bois à peu près de même épaisseur, dans notre cas du 6 1/10 ème de mm, et le dessin est assemblé selon les juxtapositions des 4 pages.



Les essences choisies sont préparées, assemblées par deux si nécessaire, voire scotchées. Un ensemble est conctitué de : un calendrier, les 5 essences dans l'ordre progreesif, houx, poirier, amarante, palissandre des indes, tulipier, puis un autre calendrier.



Après avoir assemblé fermement le paquet par de multiples papiers collants, le dessin est collé au dessus du paquet, à la colle en bâton. Puis vient au tour des perforations de 1 mm avec une mini perceuse, pour permmettre le passage de la lame. Comme on va travailler en technique Boulle, il faut veiller à ce que les perforations soient situées le plus possible dans les bois qui seront foncés, et ainsi se verront moins. On les met aussi si possible aux carrefours des découpes. Par quelques uns de ces trous, on pose des pointes fines par l'envers, que l'on tord sur le dessus, histoire d'éliminer tout risque de glissement. Ces ppointes seront enlevées au fur et à mesure du découpage.


DECOUPAGE DES PIECES



On peut commencer à découper, et pour cela, quelques règles simples :
- comme le tracé n'est pas simple, on va devoir être méthodique : par exemple, commencer par les pièces intérieures, donc celles pour lesquelles on a fait des petits trous ;
- ensuite, procéder par zone dont on va découper la totalité, avant d'en extraire une autre,
- re scotcher au fur et à mesure les parties enlevées, ainsi que la partie restante, ceci toujours pour éviter le risque de glissement quelconque,
- bien disposer nos pièces dans une grande tablette, selon un autre plan imprimé,
- ne pas oublier d'enlever les pointes avant même "d'essayer" de les scier !!!

On voit que chaque découpe va donner un morceau de calendrier éliminé, puis nos 5 essences, puis un autre morceau de calendrier.



Les plaques de placage n'ayant pas été pré encollées de papier, on a quelque difficulté à scier à contrefil. Il faut donc être patient.



Certaines pièces sont particulièrment délicates. Le sciage est réalisé avec une lame de 34 / 100 ème de mm de voie, appelée Pébécco N° 3.



Beaucoup de démontages de lame sont nécessaires pour le passage de la lame à un autre endroit, par un des petits trous de percage ; on veille à ne pas plier la lame, elle est plus faclie à tordre sur le côté..



Les plus délicat étant le côté gauche, on termine par là.



Notre marqueterie est enfin toute découpée et située de façon logique dans la grande tablette.


ASSEMBLAGE, COLLAGE ET FINITION



On peut passe à l'assemblage ; certains marqueteurs qualifient cette opération d'incrustation, je n'en suis pas partisan, préférant laisser ce terme à l'incrustation proprement dite, part creusement du massif au moyen d'un ciseau, bédanne, ou la défonceuse. Depuis quelque temps, je suis partisan du collage des pièces entre elle à l'aide de plastique collant utilisé par ... les maçons ! Le positionnement est fait avec l'aide d'un dessin 1/1 placé dessous, des épinglettes au départ pour une bonne stabilité.



La tablette se vide donc au fur et à mesure des éléments utilisés. Si on ne réalise qu'un tableau en postif, les 4 essences découpées en trop sont tout simplement jetées ! On voit que cette technique présente donc cet inconvénient d'éliminer 4/5 (dans notre cas de 5 essences) des placages. On va voir en fin qu'on a essayé de réaliser un autre montage, style Andy Warholl ...
Le montage est terminé, on peut se rendre compte de l'effet par l'envers, et les personnages se retrouvent ... inversés ! Une double plaque de placage de merisier en symétrie est essayé à ce stade pour voir si cet encadrement convient.



Un dernier coup d'eil sur l'envers pour vérifier les erreurs fondamentales de teintes. Puis on passe le doigt aux endroits des petites pièces, ou des pièces fragiles pour assurer une bonne tenue à la phase qui suit.



Le fond est repéré pour un centrage optimal, puis découpé au cutter ou mieux, à la scie à placage, afin de ne pas riper.



Le montage est fixé à son encadrement, puis collé sous la presse à la colle vinylique une nuit.



Les collants sont enlevés, et c'est là que ce matériau prend tout son intérêt, car peu de réaction avec la colle, donc grande facilité de décollage, par rapport à certains autocollants.



Le travail est enfin terminé. Avec un sciage à 3/10 ème, les interstices se voient très peu, et il a été nullement nécessaire de remplir les intervalles par l'arrière.



Un autre essai est réalisé avec les 4 placages restants, tout en conservant les contrates des visages.




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