MARQUETERIE DE PIERRES ET MARBRES


Composition du bloc

Technique qui n'a pas vraiment grand chose à voir avec le bois, cette possibilité nous donne un autre champ très intéressant par sa diversité et ses couleurs : la pierre, les marbres, ...
Les outils seront complètement différents, à savoir de nouvelles machines, dont la principale caractéristique est un fonctionnement à base de liquide (eau, par exemple), et l'usage d'abrasifs plus durs que le papier de verre
.



LE MATERIAU : PIERRES ET MARBRES


Marbres Marbres

La pierre, si on reste dans des domaines de roches accessibles par leur dureté, est disponible un peu partout : carrières, torrents (ou gaves ches nous !), à la mer, dans tout chemin de montagne, ... mais aussi dans son jardin ! ou chez les marchandes de matériau, ou encore d'anciennes tables, commodes, ... L'essentiel est d'être attentif à ce qu'on rencontre, et d'anticiper sur ce qu'il peut y avoir à l'intérieur !!! En effet, ce n'est que lorsqu'on a tranché une pierre qu'on visualise tout sa richesse, en terme de couleur, de variantes, et aussi de texture, brillance, ...



Payolle, sous le col d'Aspin Labastide, vallée de la Neste

A gauche, ancienne carrière de Payolle (marbres verts ou violets, rayures blanches), à droite, Labastide, dans la vallée de la Neste (marbres noirs marbrés blancs)...


LES OUTILS : TRANCHEUSE, SURFACEUSE ...


Tranchage des marbres Tranchage des marbres

La machine utilisée pour le tranchage est une scie à briques, équipée d'un disque diamanté de 400 mm, d'une pompe BT immergée dans un seau à remplissage permanent, et d'un charriot horizontal à roulement à billes qui roule sur deux rails. Un système de cales est monté pour mieux tenir la roche dans sa position verticale. Bien sûr, les précautions d'usage sont indispensables : gants de protection étanches, lunettes (j'utilise depuis peu des lunettes à verres feuilletés clairs), un casque car le moteur est un peu bruyant, et cette opération assez longue, un tablier plastique et des bottes, ...


Surfaceuse Surfaceuse

La deuxième machine utilisée est une "surfaceuse" maison !
Pourquoi un tel objet ? Car dans la méthode utilisée, on a simplifié au maximum le poncage. Il fallait donc que toutes les pierres soient parfaitement planes et à plat, tournées vers le bas dans notre cofrage . La machine est fabriquée à partir d'une machine à laver dont on a utilisé la cuve et son balourd de béton (stabilité), la tambour (étanche et inoxydable), le palier du tambour, le moteur et la poulie.
A l'intérieur du tambour, on a placé une meule au corindon, et une arrivée d'eau lubrifie la pierre en permanence.
Le reste de la cuve inox (1/3 restant) est réutilisé afin de protéger les éclats avec la force centrifuge, une sortie d'eau est prévue sous la cuve, un interrupteur à pédale permet d'arrêter la rotation sans les mains ou automatiquement dès que le pied est enlevé.


Atelier marbres Atelier marbres

Enfin, pour la découpe des pierres, on a utilisé une scie à eau utilisée par les carreleurs. Une table sert à supporter notre "cofrage", et les reports des dessins...


DECOUPE D'UN GUERIDON DE BISTROT


Cofrage marbres Cofrage marbres

Pour fabriquer le cofrage, afin d'y couler le béton final, on a utilisé des chutes d'alu, non utilisées lors de la pose de fenêtres. Cet alu présente l'avantage de ne pas coller au ciment, et d'être facilement maléable pour réaliser ici une forme ronde.
Le cercle est dessiné sur un médium épais, puis l'alu percé tous les 10 cm environ est vissé au support.


Papillons et libellules Papillons et libellules

Pour réaliser notre motif, on dessine un cercle légèrement inférieur au cofrage sur un morceau de moquette. Plus tard, cette moquette sera découpée pour y placer dessous un disque de bois de la même taille que ce trait, afin de retourner l'ensemble. Le but est qu'on travaille ici sur l'endroit final, et que le béton sera coulé sur l'envers.
Les pièces de notre motif sont placées sur la moquette, l'idée étant d'utiliser, pour notre cas, la symétrie des pierres, utilisées la plupart du temps brutes, sans tenir compte d'un papillon donné !
Pour avoir une meilleure idée du résultat final, ne pas hésiter à mouiller les marbres.


Découpe des marbres Découpe des marbres

La moquette a été placée sur une plaque de contreplaqué, ce qui facilite aussi le report du cercle sur le fond. Pour faire le fond de nos "insectes volants", on a utilisé une pierre disponible ... dans notre terrain : marbre clair, assez tendre, et comportant des dessins superbes.
Pour effectuer un relevé des emplacements à remplir, on procède avec un papier pour relever les angles des pierres et du cercle, on appuie le papier immobilisé avec le doigt. Après avoir rehaussé ce contour au crayon, on le décalque sur le marbre du fond, à l'aide d'un carbone, selon la surface disponible.


Découpe des marbres Découpe des marbres

Exemple d'une pièce relevée par rapport aux pierres déjà en place, et du contour extérieur. Les marbres du fond sont découpés à l'aide de la machine à eau utilisée pour la découpe des faïences et carrelages. Une scie à chantourner serait bienvenue !!!


Découpe des marbres

Autre exemple, où on aperçoit : l'endroit où la pièce a été relevée au centre, le dessin du patron en haut, le carbone à droite, la pièce finale avec son tracé à découper en bas.


Surfacage des marbres Surfacage des marbres

Puis toutes les pièces sont surfacées à l'aide de la machine ad'hoc. Cette opération d'autant plus longue apporte l'assurance d'une finition facilitée, et surtout d'un ajustement des pièces dans un parfait même plan, à l'envers, lors de la pose du joint, puis du coulage.


RETOURNEMENT, JOINT ET MOULAGE DU BETON


Inversion des marbres Inversion des marbres

L'étape suivante consiste à mettre notre travail à l'envers, ce qui est tout simple en ayant réalisé un cofrage légèrement plus grand que l'ensemble moquette - contreplaqué. Lors du retournement, bien serrer le sandwich ainsi constitué, mettre des serre-joints en cas d'un travail plus lourd, et le faire éventuellement à deux personnes.


Nettoyage des marbres avant pose du joint

Puis, après une vérification du bon emplacement général, un nettoyage minutieux à l'aspirateur s'impose, toujours pour être bien sur que tous les marbres épousent le même plan du fond du cofrage. Sortir éventuellement chaque pièce pour bien nettoyer.


Réalisation des joints Réalisation des joints

On peut alors réaliser la 1ere couche de joint entre les pierres, et on a choisi ici un joint de couleur "caramel", un ton pierre aurait été encore plus discret, mais aurait mis en valeur davantage les dessins du fond. Mouiller les pierres auparavant, et le couler assez liquide afin qu'il penêtre au mieux.
Note importante : Attention de ne pas faire bouger les pierres avant la prise !
Utiliser une truelle pour faire un arrachement de l'ensemble, ceci pour avoir un meilleur accrochage du mortier.


Ferraillage du béton Ferraillage du béton

Pour effectuer le ferraillage indispensable, on a repris tout simplement le cercle d'origine du guéridon, qui comporte trois filetages destinés à la fixation du pied. De toute façon, il aurait été nécessaire de poser un cercle en périphérie.
Puis, des barres transversales sont fixées entre elles, et soudées au cerclage. Les boulons de fixation sont vissés de manière que les têtes arrivent à fleur du béton final, puis un nouveau nettoyage s'impose.


Coulage du béton Coulage du béton

L'ensemble est posé parfaitement de niveau pour que notre mortier soit d'épaisseur uniforme. Après un nouveau mouillage, le mortier est coulé pour arriver à l'épaisseur totale que l'on s'est fixé ; ici, le cofrage était un peu haut et on n'a pas pu lisser à la règle.


Démoulage Démoulage du béton

Après une prise d'au moins une semaine, on démoule en dévissant le cofrage, puis en retournant délicatement l'ensemble.


Poncage des joints Poncage des joints

Une 2eme couche de joint est effectuée cette fois-ci sur l'endroit, pour bien égaliser. Commence alors une longue étape de poncage, à l'aide de papier de verre et ponceuse. On termine par du papier de plus en plus fin, jusqu'à un grain de 400, 800 ou plus, qui s'utilisent avec de l'eau. On a terminé par un produit de finition à base d'huile de lin.
La bordure de cuivre est remise en place et sertie au plus près àl'aide d'un petit maillet.


Gueridon terminé

Les marbres utilisés ici viennent de carrières des Pyrénées ou de la Montagne noire :
- Payolle (violet - blanc du papillon du haut),
- Gave de Sarrancolin (violets, papillon en haut à droite),
- Garonne - Ariège : galets de granits des libellules,
- Pierre de décoration de jardinerie : ailes du papillon du centre
- Payolle : Vert du corps du papillon central,
- Roche des criques de Méditerranée (papillon du bas),
- Labastide de Nestes : corps noirs de papillons et libellules,
- Marbre beige clair du fond ... du jardin.

A suivre pour d'autres travaux ...



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