LA MATIERE : les PLACAGES de bois
utilisés en MARQUETERIE et les autres MATERIAUX




Les différentes essences (on parle d'essences quand il s'agit de bois) utilisées varient selon la tecnique de fabrication, le sens de la coupe, et les défauts du bois :


1 - LA TECHNIQUE DE FABRICATION : tranchage, déroulage ou sciage.



Le tranchage est réalisé à l'aide d'un couteau, et d'une barre de pression, la bille de bois se déplaçant linéairement. On obtient ainsi différents motifs selon le sens de la coupe par rapport à la fibre du bois.

Le déroulage est obtenu par la rotation de la bille, plus proche du système du "taille-crayon". Cette technique est surtout utilisée pour l'industrie (contreplaqué, latté, ...).


<---- Exemple de loupe de Châtaignier sur pied, provenance Lozère.
Loupe d'Orme avant déroulage, provenance Pyrénées. ---->

Documents Marc DAVY.


Pour ces deux méthodes, les billes sont préalablement étuvées, c'est-à-dire plongées dans un bain de vapeur à haute température. Les placages obtenus peuvent varier entre 4 et 9 dixièmes de mm. On obtient dans certains cas des motifs très décoratifs.

Exemple d'érable moucheté déroulé

Le sciage, seul moyen d'antan, est peu utilisé de nos jours ; Il ne subsiste plus que 2 ou 3 scieurs au bois montant en France. La scie fait osciller une grand lame sur plusieurs mètres, le bois monte de 1 à 2 mm à chaque passage.
Les essences gardent leur chaude coloration d'origine.
Les placages dépassent 10 dixièmes de mm. Lors du sciage, on perd cependant de la matière et il y a moins de continuité d'une feuille à l'autre.


Exemples de placages sciés : on remarque les passages de la scie.



2 - LE SENS DE LA COUPE


Selon le sens de la coupe, dans le sens du coeur (radialement) du tronc, tangentiellement à sa circonférence, transversalement ou encore en biseau , on obtiendra des motifs de placage complètement différents, avec une même essence.

Dans le sens du coeur vers l'extérieur de la bille, les dessins sont réguliers, et les lignes parallèles : c'est le tranchage sur maille, ou sur quartiers.



Dans l'autre sens, sur dosse, au départ tangentiellement, mais toujours parallèlement au diamètre, on obtient beaucoup plus de dessins.



3 - LES DEFAUTS DU BOIS

Aux intersections des branches ou du pied de l'arbre, on peut obtenir de belles ronces.
Les "cancers" qui poussent sur les arbres (sortes de boulles) donnent des loupes.

Les placages peuvent également présenter des "défauts" par exemple s'ils ont anormalement été stockés à l'humidité. On parle de bois échauffés.





4 - AUTRES MATERIAUX UTILISES EN MARQUETERIE


L'os est largement utilisé pour remplacer l'ivoire, très réglementé par le CITES en France : l'os de boeuf est préalablement bouilli et blanchi par des procédés chimiques ; ensuite, il peut être scié à des épaisseurs proches du millimètre. Il est également possible de colorer l'os (voir exemple plus bas).


L'ivoire autorisé par la convention de Geneve est le Mamouth fossilisé. Il provient de Sibérie, et remplace aisément celui des éléphants, controlé à la vente et l'export.




La nacre issue des coquillages, huitres et des moules donne des reflets incomparables. C'est cependant un matériau difficile à couper à cause de sa dureté.
Pour augmenter les dimensions des pièces, elle peut être commercialisée reconstituée, comme les échantillons ci-dessous (Ets Delaruelle).




Les différents types de nacre sont issus de coquillages :
- l'abalone a des reflets bleus et verts,
- la paua donne des effets roses et saumon,
- le gold fish des tons roses plus uniformes,
- le white mop est la nacre la plus claire.







La corne obtenue par sciage donne également des effets intéressants.
Si l'on place un papier coloré à l'arrière de la corne, celle-ci étant translucide par endroits, on obtient de superbes couleurs.




Le galuchat, peau de raie ou de requin grattée et séchée, peut être employée pour donner des variantes mouchetées. Ce matériau donne d'excellents effets.





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