TECHNIQUES DE PIERRES "DURES" : INTARSIE et COMMESSO



Avec l'aide de José Morillas, professeur de marqueterie au lycée Poinso-Chapuis de Marseille.





Etant également passionné par la marqueterie de pierres, je propose un aperçu des techniques des pierres dites "dures".
José Morillas nous présente l'INTARSIE. Avc ses élèves, il a participé à es échanges avec les "Maître artisans Entreprise i Mosaïci di Lastrucci", à Florence, et m'a adressé des documents qui m'on servi à réaliser cette page. Mosaïci di Lastrucci.
Par ailleurs, lors d'un colloque de Sorèze, Hervé Obligi nous a présenté une autre technique : le COMMESSO, qui consiste à "défoncer" la pierre de fond pour en incruster de nouvelles. Quelques photos du travail présenté par Hervé montrent cette autre technique de la pierre dure.


Les maîtres de "l'Intarsie de Pietre dure" à Florence se comptent sur les doigts d'une main. Ils travaillent comme au 17ème siècle et passent beaucoup de temps à choisir la pierre qui conviendra le plus à l'image, très souvent une photo que les clients leur apportent. Par ailleurs, les pierres dures ne subissent aucun ombrage, c'est l'artiste qui définit sa pierre, ainsi que la position très précise sur la pierre pour obtenir le meilleur rendu et le plus de volume possible.



Tout d'abord, le dessin est réalisé ici d'idées issues de la nature. Chaque pièce est enlevée dans le fond, pour laisser une "fenêtre" qui servira à choisir la pièce intérieure. Le dessin découpé au tranchet SUR le trait du dessin original est reporté sur les pièces. Une des méthodes consiste à coller directement le papier sur la pierre avec une cire (en fait, un mélange de cire collophane et de cire d'abeille) puis de le recouvrir de cette même cire pour qu'il puisse résister à l'eau. Parfois le dessin est directement gravé sur la pierre avant découpage.



Pour découper les pièces, on commence par réaliser un petit trou ; qu'elles soient rectilignes ou chantournées tout est scié à l'aide d'un outil, très similaire à notre bocfil, que l'on appelle arc. Celui-ci est tout simplement une jeune pousse de noisetier (bien rectiligne et sans noeud, préformé en forme de cercle) ; ou une branche de châtaigner, ou encore de frêne d'environ 20 mm de diamètre. Sur cet arc est tendu un fil d'acier de 6 à 8/10 mm de section ronde, et sans dents.



Une pâte abrasive mélange d'eau et de silice (appelée "carborundum" utilisée par les marbriers) est ajouté lors de la découpe, à l'aide d'une spatule et d'un mouvement précis, sur l'arrière du fil. C'est donc l'abrasion du mouvement et de la silice qui permettent la découpe des éléments.



A contrario de la technique élément par élément, le tracé n'est volontairement pas touché, et il faut laisser quelques dixièmes au trait et de manière conique mais opposée : c'est à dire que sur le contre-parement va se créer un V d'environ 1 mm de marge. Cet aspect conique est bien visible sur l'image gauche.



Le dessin résume bien la technique de sciage - ajustage - collage.



On voit l'ajustage des pièces limées à l'aide de limes diamantées progressivement pour un assemblage parfait ; il y a moins de matière à enlever que si les découpes étaient droites.



Remplissage de la tranchée en V en contre-parement à l'aide de cire qui sert également de colle. Les micros fissures sont également bouchées côté parement




Autre exemple d'ajustage : on remarque la finesse dans les couleurs pour évoquer les formes, ainsi que les textures des feuilles, branches, fruits, ... !


La dernière phase est le ponçage réalisé à l'aide d'une pierre plane et de pâte abrasive de silice de grain 400, puis 800. Au final, on remplace la pierre par une feuille de plomb tenue par un fer, ce qui diminue encore le grain. Enfin, une cire permet de protéger le travail, mais non de le faire briller : ce sont les ponçages successifs, dont il ne faut pas sauter les étapes, qui assure ce rôle. .




Enfin, quelques exemples de travaux terminés par José Morillas, ses élèves, ainsi que l'usine de Florence.
Voir le site du lycée de Marseille, qui contient également des vidéos. Site de marqueterie du lycée Poinso-Chapuis de Marseille.



Le travail présenté par Hervé Obligi est différent, car il commence par évider le fond de marbre à la fraise. Les améthystes sont finement découpées et insérées dans l'espace réalisé.



On ne peut qu'admirer la richesse des pierres pour la représentation des feuilles de vigne. Les vrilles des raisins sont particulièrement fines ...



Le résultat final est impeccable ! Voir le site d'Hervé Obligi avec la table dite "tournesol". Site d'Hervé Obligi



Interlapis.com produit des travaux de qualité. On en voit ici quelques exemples.



Autres exemples.



Parfois de vrais peintures ! Voir le site de Interlapis sur : Site d'Interlapis



Autres exemples de marqueteries de pierre dure : Le plan du château de et du parc de Saint-Cloud, presque au dessus du tunnel de Saint-Cloud, de dimension environ 5 x 3 m ! La Seine du premier plan et les jets d'eau sont en marbre bleu ! Les 7 sens par un ami marbrier Philippe Goux.



Pour terminer un ouvrage sur le sujet ... A suivre !



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