DAO (Dessin Assisté par PC) appliqué à la marqueterie

Cette page sert de présentation et de vulgarisation et se veut générale : pas de nom d'outil, ni de menu propre à un outil.  

 

1 - Dessin traditionnel

En marqueterie, quelle que soit la méthode utilisée, il y a plusieurs contraintes liées au dessin :

- la réalisation elle-même, traditionnellement faite à la main sur du papier ou plus souvent sur un calque, au porte-mine, avec la limitation que l'on connaît (0,5 mm pour les mines) ou au rotring le plus fin possible, et la sempiternelle gomme de luxe ! Rappelons que les lames couramment utilisées ont une "voie" située entre 0,25 et 0,35 mm !
- la modification de ce dessin, si après l'avoir achevé, on l'estime nécessaire, ou l'on souhaite déplacer un des plans. Alors on efface, ce qui n'est pas toujours propre, et peut occasionner encore des ambiguïtés lors du découpage. Sur du calque (papier de riz), les modifications de l'encre deviennent opaques.
- les agrandissements et réductions, déplacements et reproductions d'un même motif, à l'identique, ou en symétrie de toute sorte, le dessin de courbes parfaites, exemples des ellipses…
- la reproduction des tirages du dessin, (dans la méthode élément par élément) en 5, 10, ou davantage d'exemplaires scrupuleusement identiques, voire la reproduction postérieure, lorsqu'il en manque !
- l'épaisseur du trait de découpe, trait qui augmente si l'on agrandit notre dessin à l'aide de photocopieuse, (de A4 en A3, le rapport est de 1,4 donc le trait passe de 0,5 mm à 0,7 mm)
- l'impression du dessin à l'envers qui s'avère utile dans deux cas : on veut utiliser un exemplaire pour réaliser un assemblage à l'envers (classique sur cale tendue), ou on souhaite inverser un patron sur notre bois, par exemple parce que le sens se prête mieux au placage disponible.
- la coloration et les ombrages sont réalisés généralement sur un des tirages, au crayon, gouache, aquarelle, pastel, …
- l'archivage des dessins et de nos calques fragiles à l'eau dans un carton du même nom, craignent l'humidité et autres intempéries ; et bien qu'on "touche du bois", on n'est jamais à l'abri d'un dégât quelconque !

 

2 - Intérêt d'un outil de dessin pour la marqueterie 

Précision du trait imprimé à 1/10 eme de mm.

Utiliser un outil de DAO (CAD en anglais) permet de résoudre d'un seul coup tous ces petits ennuis.
Bien sûr, il faut se doter de l'outil, et prendre le temps de s'y investir. Bien sûr, il faut tout dessiner avec l'outil, mais lorsque l'on est rodé, plus de regret ! Car :

- le porte-mine est remplacé par l'outil réglé à 1/10 eme de mm à l'impression (sur une bonne imprimante), indépendamment de l'agrandissement du dessin à l'impression. D'où précision lors du découpage, donc à l'assemblage,
- dessiner est facilité (notamment tout ce qui est courbe, avec un peu d'habitude, je le conçois !) par les outils de dessin, et "finis" les objets non fermés qui nous font creuser la tête lors du découpage à la scie.
- les modifications, déplacements, agrandissements d'objets, reproductions de motifs identiques ne posent plus aucun problème, et ne laissent aucune trace de crayon antérieur, le déplacement des différents plans non plus par le système des calques, et l'impression inversée est très simple,
- colorier pour anticiper sur les couleurs des bois est élémentaire par l'utilisation des palettes, un tirage peut fournir des dégradés de gris pour la prévision du brunissage. On a également la possibilité de modifier aisément une couleur si l'impression ne satisfait pas après tirage papier.
- il est bien évidemment envisageable de réaliser tout type de trucage, déformations volontaires,…
- il est possible de faire du zoom à grande échelle, et donc de dessiner avec plus grande précision.
- Enfin, il est parfois possible d'ajouter des traits de coupe pour un dessin plus grand que l'imprimante le permet.

 

3 - Notions de calques

 

Exemple de montage qui va servir d'import principal : les rochers ont été ajoutés à la photo initiale.

 

Il est possible de travailler directement son dessin, comme on le ferait au crayon ou à la plume.
On peut également importer un dessin de base, ou plusieurs dessins pour réaliser une composition : esquisse au crayon scannée, photo, peinture, ... Ensuite , il est nécessaire d'adapter la taille du dessin à l'impression finale notamment au sens portrait / paysage choisi.
Les calques permettent de dessiner tous les plans, ce qui apporte de la souplesse ensuite, pour modifier la dimension d'objets, leur emplacement et par suite, leur position les uns par rapport aux autres (dessus, dessous), et leur reproduction éventuelle dans un autre ouvrage.
- A l'impression, on pourra choisir LES calques à imprimer. On éliminera donc tout ce qui n'est pas utile à la découpe de la marqueterie : par exemple, les images ayant été importées.
- Un premier calque situé au dessus des autres donne le contour global du travail, et est réalisé en trait plus épais (3 / 10emes par exemple). L'intérieur du cadre est transparent pour permettre de voir les suivants. Ce contour aide à délimiter les autres calques.
- L'ordre des plans est important, et il faut veiller à la superposition judicieuses, car un plan dont les dessins ou les formes sont opaques empêche la vision d'un calque qui est en dessous ! Logique, ce sont des calques ! Il est toujours possible de permuter deux calques pour obtenir l'effet voulu.
- Souvent, deux options permettent la visualisation ou non de chaque calque, ainsi que leur verrouillage.
- Avec les outils appropriés, on dessine le fond sur un nouveau calque que notre import. Les formes sont soit coloriées en blanc, soit en couleur réelle. Il est généralement possible de n'imprimer que les traits sans les couleurs, et ceci évite de gérer 2 dessins différents et leurs modifications : un N/B et un coloré.
- Les contours noirs sont réalisés à 1/10eme de mm.

Pour réaliser ce dessin, un premier montage d'import est utilisé (calque 1) ; le calque 7 placé au dessus de la pile donne la dimension du tableau final. Puis le calque 2 est réalisé pour le dessin du fond, le 3 celui des rochers, et pour cette opération, le calque 2 a été momentanément caché ; puis sur le calque 4 on été dessinés la barque et son reflet dans l'eau, où ont été occultés les calques 2 et 3. Un nouvel import est réalisé sur un autre calque 5, qui a servi au dessin du personnage, calque 6. Le résultat obtenu est la combinaison des calques 7, 6, 4, 3 et 2.
Note : Pour la compréhension, les calques sont montrés volontairement opaques.

 

4 - Dessins des courbes

Le dessin à main (à souris) levée est difficile. Préférer les courbes dites de "Besier". Avec un peu d'habitude, on dessine tout, et surtout on peut modifier, ajouter ou supprimer des point d'ancrages, des courbes de lignes, ainsi que leur profondeur ...
De même, on peut très facilement modifier la taille des objets, leur emplacement, leur couleur, réaliser des objets identiques par simple copie, …

Dans le premier dessin, on voit les points d'ancrage des 2 premières courbes, et la 3eme montre les lignes directionnelles. Lors du dessin, plus on "tire" plus la courbe est profonde, et en même temps, l'arrêt de la souris définit la forme de la courbe. Dans le second dessin, la forme a été fermée, et on voit les lignes de direction de la dernière courbe.

Le premier dessin indique une modification d'une courbe en agissant sur les lignes directionnelles, le second synthétise la forme complète, ce qui permet une action au niveau de l'ensemble de cette forme : modification hauteur, largeur, les 2 en même temps, symétrie, retournement, coloration, …

 

5 - Notions de formes

Autre notion importante : l'opacité des formes, et l'ordre de superposition des objets.

Les formes sont soit opaques, soit transparentes ; pour dessiner, il est préférable qu'une forme soit transparente, pour permettre de suivre le motif. Mais ensuite, on peut la rendre opaque pour l'impression ; la raison est que l'on n'est pas obligé de tout dessiner : si on dessine une forme complexe, on la dessinera une seule fois pour éviter de repasser sur le même trait, ce qui est souvent source de confusion, pour la pièce qui est en dessous. Il est alors important de placer cette 2eme pièce SOUS la 1ere.

Parfois, c'est l'inverse pour des éléments isolés, et on doit placer la dernière pièce dessinée SUR la précédente.

Dans cet exemple, la forme jaune a été dessinée complètement. Comme la forme orange est sous la précédente, elle n'a été dessinée que pour sa partie inférieure. La partie supérieure est cachée par la jaune.

 

6 - Facilités, retouches

Avec ce principe, il devient simple de retoucher un ou plusieurs plans pour modifier l'équilibre de l'ensemble, comme le montre le dessin final.

 

Dessin final : retouche des plans 2 et 3 pour un meilleur équilibre, agrandissement de la barque et re positionnement du personnage …



Plus d'infos sur un exemple d'outil de DAO


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