LES OUTILS DU MARQUETEUR

 Ci-après sont répertoriés les outils ou produits les plus utilisés en marqueterie, quelle que soit la technique utilisée.

DESSIN ET DUPLICATION

        



Pour le dessin traditionnel sur calque ou papier, porte-mines de 0,5 mm. Règles classiques, équerres, compas en tout genre, dont certains peuvent être confectionnés ou adaptés. En complément, une table à dessin peut s'avérer utile.

Pour réaliser des esquisses, il est parfois utile de colorier un exemplaire du dessin ; peintures à l'eau, gouaches, et même pastels peuvent convenir.


Pour reproduire les dessins à leur échelle exacte, l'usage de la photocopie est le moyen le plus actuel, ou le tirage de plans pour les plans les plus grands.

Autrefois, la duplication était faite au moyen d'une machine à piquer. Le kraft de référence était placé sous le dessin et piqué au moyen d'un fine aiguille qui vibrait, un peu comme une machine à coudre. Au moyen d'un encre sèche, le dessin était alors reproduit par transparence et à une échelle parfaitement identique plusieurs fois.
Cette technique est encore cependant utilisée au moyen d'outils modernes commandés par PC.


Pour réaliser son dessin, il est parfois très pratique d'utiliser des outils dits de DAO : Dessin Assisté par Ordinateur.

Des outils de type dessin vectoriel ont l'avantage de pouvoir modifier aisément un dessin, de le réduire ou l'agrandir, d'utiliser une image de départ pour le réaliser, de l'imprimer à l'aide de traits fins (1 / 10 e de mm).

Si l'on effectue des modifications d'échelle, pour une autre utilisation d'un même dessin, on obtient toujours à l'impression des traits identiques. Cela est très pratique pour la marqueterie, afin d'obtenir une meilleure précision.

Ces outils vectoriels offrent la possibilité de coloriser les dessins pour obtenir un aperçu avant la travail du bois. Ils permettent également de dessiner par calques superposables, de sorte qu'il est facile d'ajouter un plan et de l'ajuster à sa guise.

De plus, certains outils permettent de modifier le dessin volontairement, par exemple pour obtenir des déformations, faire des fondus de plusieurs modèles, en extraire un filtrage pour quelques couleurs, tonalités, régler les contrastes, …
Cliquer pour un exemple en images


DECOUPAGE

         

Que ce soit pour le papier ou le placage, pour les coupes droites et les ajustages, les couteaux (ou cutter) doivent avoir une bonne prise en main et les lames interchangeables ou sécables. Il est toujours possible de se fabriquer des modèles de couteaux personnalisés, par exemple à l'aide de lames de scie à métaux, ou de fers de rabots. Toute sorte de bistouri ou porte lames sont également employés. Les ciseaux classiques sont aussi utilisés pour les placages.

Les équerres et les règles en acier ou aluminium permettent la mise à l'équerre ou le parallélisme des feuilles de placage. La scie à placage a une forme légèrement courbe et une denture à double sens, ce qui permet un sciage vers l'intérieur de la feuille, pour ne pas arracher les bords.

          

 

Pour fabriquer des frisages ou des bandes destinées à des jeux de dames, échiquiers, deux outils peuvent être utilisés : Le massicot, et la planche à bande, fabriquée artisanalement. Ces deux appareils permettent des coupes de taille identiques à l'aide d'un guide réglable.
Petit truc d'atelier : pour éviter les glissements des placages, coller du papier de verre sous les règles !

PREPARATION DU SCIAGE

Il existe plusieurs solutions qui assurent le maintien des couches de placages, qu'il s'agisse de méthode élément par élément, Boulle, ou de "Peinture en bois". Il est essentiel que les couches ne glissent pas entre elles, même en fin de découpage. Ceci pour obtenir des coupes identiques, en vue d'un assemblage parfait. Sur un fond en Ayous de 2 mm, il est possible de fixer le "sandwich" à l'aide de pointes à placages, très fines et cassantes.

L'utilisation d'agrafes est également très solide, à condition que les agrafes puissent pénétrer à travers notre paquet. Le papier gommé permet de réparer certaines feuilles fendues ainsi que consolider le maintien par agrafes dans les angles et sur le bords. Le papier gommé ou papier collant peuvent également être utilisés seuls, mais la longévité de la solidité des paquets est moindre.

          

Les perçages pour les passages des lames peuvent être faits à l'aide d'une perceuse électrique ou à main.

Référence et dimension des lames HEGNER "Pébéco" de longueur 13 cm et 16 cm :

Numéro Profondeur (mm) Voie (épaisseur, trait de coupe, en mm)
00 0,52 0,25 (soit 1/4 de mm)
0 0,60 0,26
1 0,65 0,30
2 0,75 0,32
3 0,80 0,34 (soit 1/3 de mm)
4 0,85 0,36
5 1,20 0,38

En méthode élément par élément, j'utilise le plus souvent des lames Pébéco N° 3
Les lames sont commercialisées par douzaine ou par 12 x 12, appelé "grosse"

SCIAGE

           

Deux machines classiques du marché sont montrées ici :

Voir les coordonnées des fournisseurs page liens.

           

Sont présentées mes deux scies : modèle JULIA N° 2 (voir page spéciale à cet outil) réalisée sur mesure, col de cygne de 80 cm, et scie DREMEL, col de 38 cm, modifiée tant au niveau du plateau; amovible, que de la lame et de sa fixation, du piétement, l'ajout d'un variateur et d'une lampe halogène. Photos et détails de la machine

Nouveau : Scie Marilyn : conçue et réalisée par mon ami Pierrot !.

          


De nombreux modèles de scie sont possibles d'utilisation pour réaliser les découpes des placages. Il est bien entendu également possible de confectionner soi même l'outil de son choix, qui convienne avec le bruit de la machine, la dimension des motifs à réaliser, la place disponible, …
          


Exemples de modèles dont les plans sont décrits dans le livre de Pierre Ramond : Sur les machines de type à cadre et à plafonnier, le rappel de la lame est assuré soit par un ressort à lames de bois, soit un fort ressort tubulaire. Dans les 2 cas, des guides verticaux doivent maintenir la lame toujours dans l'axe.


               


On voit ici un machine TIERSOT du XIXe encore utilisée par Patrick Delarme. Cette machine à pédale permet, en plus du mouvement oscillatoire de la lame, la rotation d'une mèche mobile, qu'on aperçoit sur le côté.
Les deux autres vues sont celles de l'Ecole BOULLE, Paris.


 

OMBRAGE OU BRUNISSAGE

Une simple vieille poêle sur n'importe quel type de réchaud fait très bien l'affaire.
Le sable dit de Fontainebleau doit être très fin.
On le trouve sur certaines plages de rivière ou étang, à la carrière de Fontainebleau ? ou chez les oiseleurs.
Pour tremper les pièces sans se brûler, toutes sortes de précelles conviennent ; personnellement, j'utilise de longues pinces utilisées en chirurgie dites hémostatiques. Celles-ci présentent un cran d'arrêt pour ne pas laisser échapper les petites pièces.
Les pelles à ombrer présentées ici sont en fait des louches aplaties en cuivre, car conservant mieux la chaleur, munies d'un longue tige et d'un manche en bois. Elles permettent un brunissage des formes arrondies concaves.
L'utilisation de caches particuliers, ou d'entonnoirs sont aussi utilisés dans des cas bien précis.



ASSEMBLAGE

Précelles, pointes fines, papiers collants, support de contreplaqué ou tapis sécial. Tels sont les outils que j'utilise pour le maintien provisoire de mes pièces.



Une autre méthode plus ancienne mais très courante consiste dans la fabrication et le collage des pièces sur une "cale tendue" : on recouvre un contreplaqué d'un papier kraft préalablement enduit d'eau tiède. Ceci permet au kraft de gonfler, et les bords de celui-ci sont collés à l'envers du panneau. En séchant, la cale se tend, et les pièces sont collées une à une dessus à la colle forte qui s'emploie au bain-marie, le mélange 3/4 colle d'os et 1/4 colle de nerf (conditionnées en pastilles) semblant le plus couramment employé.


COLLAGE A LA PRESSE

          

Si pour de petits tableaux quelques bons serre-joints suffisent, pour des pièces plus grandes, il est indispensable que la pression soit forte en tout point : La presse présentée ici en aulne et frêne massifs, est constituée de 7 châssis de 5 vérins chacun, et a un passage de 85 cm.



D'autres châssis largement utilisés sont fabriquées en bois ou IPN en forme de H, et des tiges filetées de fort diamètre.



Pour plaquer des parties courbes, par exemple des objets, des facades de tiroirs, des portes cintrées, la presse sous vide est un bon moyen moderne.
On place les pièces sous une poche vynil de quelques dizièmes de mm d'épaisseur, on ajoute si possible des contreformes à notre objet, puis la presse sous vide fait le reste ; la colle est non plus étirée par la presse, mais aspirée par les pores du bois, dans un premier temps.
Les problèmes posés pour ce type de collage sont le drainage de l'air à l'aide de règles ou de tissu "poumon", la protection des sacs par des poches plastiques pour éviter les tâches de colle, et de pouvoir doser l'aspiration de la colle dans les pores du support, afin de ne pas éclater le support en bois.
Très utile en lutherie, mais impossible à utiliser pour des parties creuses, car la dépression peut casser les objets.
Voir utilisation dans CTM N° 1, par Christophe Planchon . Achat : voir page fournitures


PONCAGE ET FINITIONS

            

On voit ici plusieurs types de racloirs, dont des racloirs artisanaux fabriqués à partir de lames de scie ULTRA, des bouts de lames de scie à ruban.
L'affûtage de ces racloirs n'est pas vraiment simple, et un bon coup de main est nécessaire ; et même avec l'habitude, parfois on peut très bien rater le fil du racloir.
Les outils d'affûtage sont une pierre à huile ainsi qu'un lubrifiant ad-hoc, un affiloir, vieux tiers point sans dent, un morceau de suif de bougie pour le mordant.

La laine d'acier 000 est également utilisée pour les finitions.
La ponceuse électrique la plus pratique est la ponceuse excentrique, qui combine les mouvements rotatifs, et excentriques. La vitesse progressive par appui et l'aspiration des poussières en font un outil parfait.
La ponceuse vibrante peut aussi être utilisée.

Les grains des papiers courants pour dégrossir sont de 80 à 240.

           

Un fer à pyrograver peut être utilisé pour réaliser les signatures et autres petits traits.
Celui-ci peut aisément être remplacé par des traits de scie comblés ensuite.

Les vernis et les cires sont un chapitre à part entière dans l'art de la marqueterie.
Les grains des papiers courants vont de 400 à 4000. Citons simplement quelques finitions couramment utilisées :