LES 10 PHASES ESSENTIELLES
DE LA METHODE
DITE "ELEMENT PAR ELEMENT" ou encore "METHODE CLASSIQUE"
ou par paquets séparés
PHASE 1 - REALISATION DU DESSIN :
Après composition,
le dessin est préparé à l'échelle définitive.
Il est possible d'ajouter la légende des bois à utiliser, faire une esquisse préalable, numéroter les morceaux, diviser en zones de rangement (pour les grands travaux), et ajouter la préparation des dégradés qui seront réalisés par brunissage.
Un outil de DAO (dessin assisté par PC) peut être d'un grand secours.
Ce genre d'outil permet entre autre de dessiner des traits fins de 1/10 eme de mm.
Voir Animation de composition.
Voir page DAO appliquée à la marqueterie.
PHASE 2 - DECOUPAGE DU PAPIER :
Après réalisation de copies du plan, qui doivent être rigoureusement identiques, il faut procéder au découpage des éléments de papier pièce par pièce. La raison pour laquelle il faut utiliser plusieurs copies est que, sur un seul dessin, on ne peut pas avoir les patrons de chaque élément, avec la marge du trait de la scie.
PHASE 3 - PREPARATION DES BOIS :
Avant utilisation, il faut aplanir le bois, réparer les parties délicates, en assurer la rigidité par superposition et
l'utilisation de contreplaques. Si les découpes sont délicates, il est nécessaire de recouvrir chaque feuille de papier. Le placage peut être fabriqué par sciage, tranchage ou déroulage ; selon la méthode de fabrication, il a une épaisseur de 0,5 à 1 mm, parfois plus.
PHASE 4 - CHOIX DES ESSENCES DE PLACAGE :
On trouve des "essences" très colorées : Blanc pour le sycomore, le houx, Jaune pour le buis, le citronnier, l'amarello, Rose pour les bois de rose, orange pour l'if, rouges pour le padouk, le palissadre de Madagascar, vert pour le tulipier, l'imbuia, violet pour l'amarante, le genepao, les palissandres des Indes, bruns - noir pour le wenge, l'ébéne ...
Voir : LA MATIERE
De plus, pour représenter les feuillages, les pavés, les murs, on peut utiliser des "LOUPES", des "RONCES", des bois mouchetés,...
Dans le choix, on doit tenir compte de l'aspect fini, ainsi que du vieillissement futur du bois. Le papier est alors collé sur le placage choisi.
PHASE 5 - DECOUPAGE A LA SCIE :
Le bois est alors découpé à la scie. Afin de permettre
le découpage des pièces courbes, la lame de la scie utilisée a une "voie" (épaisseur) de 0,34 mm, soit 1/3 de mm : lames Pebecco n° 3.
Pour passer la lame à travers le paquet, il faut percer des trous fins, donc pouvoir facilement démonter la lame.
Comme tout artisan du bois le sait, le sens des fibres du matériau est très important, car le bois est beaucoup plus cassant si la veine n'est pas dans le sens des pointes.
Les pièces sont alors disposées dans des tablettes en attente.
Photos et détails de ma scie horizontale
PHASE 6 - BRUNISSAGE AU SABLE :
Si l'on désire obtenir un dégradé, les pièces
sont plongées dans du sable chaud. Opération longue et délicate,
car il faut ombrer sans brûler. Température du sable, durée, profondeur, type et épaisseur du bois sont autant de paramètres qui doivent être pris en compte.
Pour ombrer dans des endroits non linaires, ou au milieu d'un pièce, on utilise des outils adaptés pour la circonstance, pelles à ombrer, entonnoirs, ...
On peut juger des possibilités
de brunissage sur les cygnes et les reflets dans l'eau.
PHASE 7 - ASSEMBLAGE :
Lorsque toutes les pièces sont prêtes, la technique de collage la plus répandue réside dans l'utilisation de colle forte d'os (chauffée au bain marie) et d'une "cale tendue" : kraft mouillé maintenu par les côtés sur une planche, de façon à être parfaitement tendu. Il est alors possible de coller un exemplaire du dessin imprimé à l'envers sur la cale tendue, afin de faciliter le positionnement des pièces. On encolle alors petit à petit de colle à chaud en plaçant les morçeaux. Cette pratique offre l'avantage du maintien solide des pièces de bois collées une à une et permet de stocker la marqueterie en attente pendant plusieurs années. Après passage sous presse, cette méthode facilite aussi le décollage du papier qui s'enlève facilement en le mouillant.
Autre méthode : une autre technique plus simple consiste en un maintien provisoire à l'aide de papier adhésif ; cette opération est faite sur un des patrons à l'échelle, ce qui permet de travailler sur l'endroit ;
autre avantage, on obtient un aperçu du résultat sur l'envers du travail, et il est alors possible de remplacer des pièces, ou d'en refaire grâce à la "lumière" d'un élément enlevé ou cassé. L'inconvénient majeur de cette technique est la difficulté rencontrée pour retirer les papiers collants sur la face visible, certains bois se déchirant facilement.
PHASE 8 - COLLAGE SOUS PRESSE :
La marqueterie ainsi terminée est collée sur son support à
l'aide de presse(s) ; ces presses sont le plus souvent réalisées à l'aide de plusieurs "chassis".
La colle est placée à l'envers du tableau, ou mieux directement sur le support.
De l'utilisation de l'oeuvre dépend le choix de la colle :
Néoprène, vinylique, colle à chaud ....
Note : Depuis des siècles, les ébénistes utilisent la colle à chaud qui permet un re-décollage de
la marqueterie pour permettre une restauration future ; par exemple, si la marqueterie est
écaillée ou si le meuble a travaillé.
Pour presser des tiroirs courbes, des coffrets arrondis, ... la technologie moderne nous permet d'utiliser des presses sous vide, constituées d'une poche plastique solide et d'une pompe à vide d'air. Voir page Outils
PHASE 9 - RACLAGE, PONCAGE :
Le papier collant est enlevé sur l'endroit. Ceci doit être fait très délicatement pour ne pas arracher les bois les plus fragiles. Puis le travail est poncé après grattage au racloir, dont la technique d'affutage n'est pas toujours facile.
Il faut employer du papier de verre fin, puis terminer par un lustrage pour éliminer
les résidus de poussière.
PHASE 10 - FINITIONS :
Les détails peuvent être réalisés en pyrogravure.
Selon l'utilisation, on peut appliquer un vernis au tampon, un rempli-cié, ou une simple finition à base de cire d'abeille. C'est cette technique que je pratique pour les tableaux, car je trouve qu'elle ne cache pas les erreurs comme peut le faire un vernis, et laisse la possibilité du "toucher"
Selon cette méthode, il est possible
de réaliser des paysages, des portraits, des scènes, des fleurons complexes
et ce à partir d'une quantité d'essences variées ;
ceci dans un but décoratif, tableaux, objets, mobilier,...
On peut représenter aussi des motifs
dits "trompe l'oeil" qui donnent l'illusion de la perspective.